Thèmes

psychologique quimper gourmelen hospitalisation psychologique médico duval anjela hopital unité texte

Rechercher
Derniers commentaires

j'ai commencé par de petites morsures si petites qu'elles passaient annapercues pus je me suis mordue j'usqu'a
Par la fautive, le 14.06.2024

barre toi de la. ils vont te tuer.
Par Anonyme, le 19.01.2022

j'ai fait exactement comme toi.
Par Anonyme, le 31.08.2020

je vis la même chose tu arrives à parler c'est tellement ouf
Par Anonyme, le 04.04.2020

moi j'ai que 12 ans et se que tu vie de décrire et se que je vie...
Par Anonyme, le 29.05.2019

Voir plus

Articles les plus lus

· Dépression, quand tu nous tiens...
· L'automutilation, pourquoi ?
· Mon hospitalisation à Angela Duval et en HP.
· Une véritable addiction.
· Cicatrices

· Le suicide.
· Un appel à l'aide...
· Mon hospitalisation en HP à l'EPSM Etienne Gourmelen.
· Les chaussettes
· Réflexion sur la souffrance et la mort.
· Retrouver la rage de vivre.
· Mon absence
· Le chemain vers la guérison
· Crise d'angoisse.
· Le sport, une aide pour s'en sortir.

Voir plus 

Abonnement au blog
Recevez les actualités de mon blog gratuitement :

Je comprends qu’en m’abonnant, je choisis explicitement de recevoir la newsletter du blog "auto-mutilation" et que je peux facilement et à tout moment me désinscrire.


Statistiques

Date de création : 22.05.2012
Dernière mise à jour : 23.08.2014
33 articles


Mon hospitalisation à Angela Duval et en HP.

Publié le 14/07/2012 à 14:57 par auto-mutilation Tags : quimper gourmelen hospitalisation psychologique médico duval anjela hopital unité
Mon hospitalisation à Angela Duval et en HP.

"Et d'après vous, quand on est au fond du gouffre, comment on peut nous aider à en sortir ?" _ "C'est simple, deux issues sont envisageables. Il suffit d'une corde dont on nous lance une extrémité, ensuite tout dépend de ce que l'on en fait."


Je viens de m'installer dans ma chambre, de remplir des papiers.

Premier jour, premier repas.

 

Je ne connais personne ici, je découvre. Ça parle ça rit. Qui croirait qu'ils sont dépressifs, suicidaires, rescapés ?

Tout est si normal ici, c'est tellement étrange, surprenant.

À table, on parle de tout, des parcours scolaires, des amis, et puis du suicide, des idées noires. Toute conversation mène à évoquer nos TS (pour ceux qui en ont fait). Sans tabou, aucun. On se dit tout, on en rit. le coup des médocs, on l'a tous fait, et tous raté. C'est pour ça qu'on est là, enfermés ensembles. Certains regrettent de l'avoir fait, d'autres d'avoir échoué.

Mais c'est fou ce qu'ils ont l'air bien... On dirait une petite colo, un petit groupe d'ados qui s'entendent bien, qui se connaissent depuis une éternité.

de toute façon ici, on n'a pas le choix. Si on veut passer le temps, faut faire avec les autres. rapidement, des amitiés se nouent, des contacts se créent.

Et puis le temps passe. sans contact avec l'extérieur, c'est relativement long, on a un entretient par-ci, un entretient par-là...

 

_____

 

Aujourd'hui, je suis dans mon deuxième jour, au plein coeur des fameuses 48 heures d'observation. Pas de téléphone, pas de visites, pas de sorties.

Je n'ai pas l'heure, mes seuls repères sont les repas, les heures de télévision, les rondes des infirmiers de nuit.

la journée, je dors, je glande, je lis, ou j'écris, comme en ce moment.

parfois, quand assez de monde est réunis dans la salle commune, on discute, on joue, on regarde la TV. Bref, on se vautre das lles canapés, les pieds sur les tables basses, et on attend.

Celà fait à peine 24 heures que je suis ici, mais je m'y sens déjà bien. On ne cache rien, mais on fait des efforts, on se bat.

C'est drôle, tout est étudié. Les fenêtres, les coins des meubles, il n'y a que les murs, bien que bruyants, pour se faire du mal. Et encore, ici, la tentation est bien moins présente.

Le personel, lui, est présent. Proche mais distant, sympathique mais pas envahissant, compréhensif sans être intrusif, ils nous sont d'une rande aide. Eux, au moins, sont à l'écoute.

Ici, on fait une pause. Une pause avec la vie, une pause avec la mort. Une pause, c'est tout.

On respire, on reprend son souffle afin d'être plus fort à l'avenir.

Bon, il ne faut pas se leurrer, rien n'est magique, beaucoup reviennent. Certains sont là pour la cinquième ou sixième fois.

J'y retournerai aussi, je l'espère, sinon, ça voudrait dire que ma prochaine tentative réussira.

Je crois qu'un malaise aussi profond ne se soigne pas en un claqiement de doigts, mais ce séjour est une étape vers la guérison. Une étape très importante.

 

_____

 

Je ne sais quelle heure il est à présent, mes mains ont encore l'odeur du sang. Le vide, le silence, l'abscence.

Ayant pour seule arme mes ongles, j'a i effectué un véritable travail de boucher à partir ces cicatrices encore trop fraîches. J'ai l'extrémitié de la main droite entièrement couverte du liquide rouge. Je les regarde, les admire. J'hésite à les laver, tellement la vision du sang m'avait manqué.

 

Oui, ce n'était qu'une journée, une seule, mais une très longue journée.

Le calme du week-end ici est à devenir dingue, si l'on ne l'est pas encore assez. Venu me chercher pour le dinner, l'infirmier av vu mes mains, j'ai encore eu le droit à la leçon de moral. "Il faut nous appeller si vous êtes tentée..."

 

Bref, le repas s'est passé dans le silence le plus absolu. Je suis directement allée vomir la demi-tranche de jambon et les quelques coquillettes que je me suis force à avaler, non sans regret.

 

Ce n'est que mon deuxième jour ici, et j'ai déjà abandonné tout effort sur moi-même, je ne sais pas si c'est encore la peine que je reste.

Je ne suis pas la seule à ne pas tenir. Pas plus tard que cet après-midi, une jeune fille est venue me demander si j'avais un rasoir. "Pour t'épiler ?" ai-je demandé naïvement. "Non, pour..." M'a-t-elle répondu, mimant un geste de scarification.

Comme quoi, on est tous dans la même galère.

 

_____

 

Mais qu'est-ce qui nous arrive...

chacun a son histoire, sa vie, ses problèmes, nous sommes tous des cas différents, mais tous dans la même merde. Alors on se comprend, on s'entraide.

 

_____

 

Voilà, je débute mon troisième jour. À force d'avoir le ventre vide, je m'évanouis. Une infirmière me relève et m'ammène dans la salle à manger, où je prend un gros petit-déjeuner, me promettant de repredre mon alimentation en main.

On a dû me réveiller environ quatre ou cinq fois sous les effets des médicaments auxquels je n'étais pas encore habituée.

 

_____

 

Voilà maintenant un peu plus d'une semaine que je suis ici. Huit jours exactement.

À l'heure où j'écris, j'attend. - Comme l'a dit Florent : "Ici, 'faut être patient."C'est tout à fait ça. On est patient dans tous les sens du terme, ou du moins, on essaye. -

J'attend le sommeil, toujours aussi tardif. J'ai avalé mon cachet pour dormir.

Je sais que je resterai là, assise sur mon lit à patienter encore de longues minutes, voire quelques heures.

Je sais que le traitement me donnera mes habituelles hallucinations du soir. J'attend. J'attend de voir ce que ce sera aujourd'hui. Après les poissons rouges et bleus sortant des volets, les méduses, les super-héros mignatures, l'invation d'arraignées migrantes au plafond, les plis des draps qui se déplacent, ou encore les carreaux du dessus de lit s'échangeant les places, se glissant les uns entre les autres. Je suis currieuse de savoir à quel spectacle nocture et fantaisiste je vais encore assister.

 

Sur le post radio, les musiques s'enchaînent, mais la présence trop marquée du "tic - tac"de la montre posée surma table de chevet me rappelle la lenteur avec laquelle le temps passe quand on attend.

 

_____

 

La journée suivante passa. Un jour de plus, un jour de moins. Une journée comme les autres, si l'onconsidère l'angoisse vécue pendant le "groupe relaxation".

Allongée  sur le matelas, les yeux fermés, écoutant le bruit de la musique de celles que l'on entendrait dans yun film traitant de la seconde guerre mondiale, lors de la scène de contemplation des corps sans vie portés par les vagues ensanglantées à l'occasion du débarquement de Normandie.

 

Guidées par les phrases lentement dictées par la psychologue, mes pensées s'emballent. L'interprétation de ses mots ne m'appartenait plus, elle s'imposait à moi d'une violence extrême, comme un couteau que l'on ne cesserait de vous enfoncer dans la chair. "Vous de venez lourd, vous vous enfoncez dans votre matelas." J'ai alors senti mon corps s'alléger, jusqu'à n'avoir plus l'impression que de partir en fumée. J'assistais à ma propre incinération.

"Vous sentez votre colonne vertébrale se relâcher." J'ai vu la peau s'ouvrir le long de mon dos, laissant s'échapper cette fameuse colonne ainsi que tout ce qui pouvait y être attaché dans une marre de sang gisant sur le matelas.

La voix de la psychologue a ensuite laissé place à un bruit de vague accompagné de la mélodie dont je vous ai déjà raconté la dimention tragique que mon esprit lui accordait.

Accrochée à mon maelas, pour sentir les quelques parties de mon corps que je parvenais encore à percevoir, les visions sanguinaires s'enchainaient. J'oubliais tout ce qui m'entourait, tout. la seule chose "réelle" que ne je pouvia sm'empêcher de ressentir étant la présence humaine tout autour de moi, silencieuse, comme morte. ce sentiment de présence dérengeante s'est fait de plus en plus opressant. J'ai vu mon corps, qui n'était plus qu'un tas de cendres défraîchies, se faire encercler d'immenses vagues pourpres, le même genre que celles que l'on voit s'effondrer à plusieurs reprises au fond du couloir de l'hôtel dans Shining.

Bref, une matinée comme une autre. Le repas n'est évidemment pas passé, c'était à prévoir.

 

 

L'après-midi a été calme. Quelques fou-rires entre "amis", la tension de la matinée retombant peu à peu sans ne jamais réellement s'effacer.

Et si je vous disais que l'angoisse du matin n'était strictement rien à côté de ce qui m'attendait ?

Quand je vous disais que la tension était toujours présente, elle m'est tombée dessus telle une averse orageuse vous surprend en plein été.

Mon corps fût empli d'une violence sans pareil. Seule dans ma salle de bain, ne contrôlant plus le moindre de mes gestes, la moindre de mes pensées, j'ai pris ce que j'ai trouvé de plus pointu, et j'ai frotté mon bras de toutes mes forces en vas et viens, d'une vitesse que je n'aurais jamais pensée possible.

me laissant entraîner par cette rage, j'ai enchaîné les gestes plus violents les uns que les autres, sans pour autant parvenir à satisfaire cette bête sauvage qui m'animait.

Fatiguée, j'ai enfin réussi à prendre la décision d'aller me coucher sous les "ordres" insistants des deux infirmiers présents.

Mon corps s'est posé dans mon lit, se tordant dans tous les sens sous l'influence de mes muscles contractés au maximum. Mes mains crispées, chacun des mes ongles s'enfonçait dans mon cuir chevelu, puis dans mes jambes, comme pour étouffer une envie, un besoin, une pulsion de meurtre, d'explosion.

Épuisée, je finis par m'endormir sous le regard enfin satisfait du personnel.

 

Le lendemain, tout au long de la journée, les idées suicidaires s'ecnhaînaient. Un garçon duquel je m'étais bien trop rapprochée m'a serrée dans ses bras jusqu'à l'arrivée d'une infirmière, pour m'empêcher de passer à l'acte.

J'ai donc eu le droit à un entretient. Mon intention étant bien définie et très présente, j'ai tenu tête jusqu'à ce qu'au bout d'une bonne heure, elle se recule dans son fauteuil, et, en secouant la tête, me dise "vous êtes exceptionelle". J'ai ris. "Bon, on arrête là, on se dit à demain ?" _ "Oui, j'arrête là. Pour demain, on verra bien..." Ai-je répondu, le regard rieur et provocateur.

Je suis sortie de la salle plus convaincue que jamais. de longues trainées noires sur les joues, le sourire au coin des lèvres, je croise par hasard une amie dont j'ai fait la connaissance au sein du service. "J'arrête. Tout." Lui ai-je dit d'un tout à la fois ravi et convaincu, accompagné d'un geste de mains. Je crois qu'elle n'a pas réussi à se permettre de me laisser faire ça.

Elle m'a prise par le bras, , et nous sommes allées discuter dans la chambre d'une autre patiente, qui, elle aussi, voulait me raisonner.

Les larmes aux yeux, je les ai serrées tour à tour dans mes bras, leur promettant que je continuerai cette bataille contre la mort dans laquelle nous étions toutes impliquées.

 

_____

 

les journées s'enchaînèrent, mon humeur variant d'un extrême à l'autre, en fonction du moment de la journée, des coups de téléphone, des dernières nouvelles, ou tout simplement comme ça, sans raison apparente. Je ne sais plus très bien, où j'en suis, je sais que c'est le cas pour beaucoup ici. À vrai dire, je suis totalement paumée. je ne sais pas si je peux m'en sortir, si l'on peut me sauver, ou bien si c'est la fin. J'attend, j'attend de voir s'il y a du changement, une évolution. Comme je l'ai déjà dit, ici, je suis en pause.

On m'avait parlé, comme à tous les autres patients, parlé d'une hospitalisation d'une simple dizaine de jours. Demain, j'entamerai ma troisième semaine, et je sais pertinemment que ce n'est que le début. Avec un peu de chance, je pourrai sortir avant le 27 juillet, date de fermeture provisoire du service. Sinon, je serai transferée ailleurs.

 

- En parlant de transfert... -

 

À l'instant où j'écrivais les quelques dernières lignes, j'étais à des kilomètres d'imaginer ce qu'il allait se passer, un peu plus tard dans la journée.

Ayant noué quelques liens auxquels je donnais une certaine importance avec le doyen du service, j'échangeais quelques mots avec lui de part et d'autre du babyfoot (symbole de notre relation "Obiwan/Jeune Padawan") pendant laquelle il m'avoue s'être massivement alcoolisé pendant sa permission en début d'après-midi.

Je ne sais par quel moyen, l'équipe infirmière en fût informée, et le remirent sous observation. Ne supportant plus le "maternage" de l'équipe envers lui, et sous l'effet d'impulsivité que lui avait procuré l'alcool, il décida de partir du service, et, après avoir rassemblé l'intégralité de ses affaires, en informa l'équipe infirmière. Il dût attendre l'avis du medecin psychiatre qui le suivait avant de quitter définitivement l'établissement. Animé d'une impatience exagérée, il perdit tout contrôle sous les yeux du personnel, alors que nous (les autres patients) étions disséminés par petits groupes dans les chambres environnantes. Nous avons donc asssisté (indirectement) à une violente dispute entre notre camarade et l'équipe, suscitant la stupéfaction de la plus part d'entre nous.

Bref, notre grand frère à tous, celui qui semait la bonne humeur à chaque instant de la journée, celui pour qui on commandait des salades vertes le soir, celui qui nous faisait des "points rencontre" pour nous faire rire quand les infirmiers avaient du retard, pétait un plomb.

Puis, plus de nouvelles, plus un bruit, tout s'est calmé d'un coup. Les infirmiers nous ont dit qu'il était enfermé dans sa chambre. La blague.

Je ne me souviens à quel moment de la journée, j'avais récupéré le briquet, qu'il avait égaré sur un canapé dans la salle commune pour le lui rendre. Je n'en n'ai pas eu l'occasion, Le jeune hommme avait disparu.

Dans la demi-heure qui suivit, nous descendîmes sous le porche au pied du batiment, comme à chaque fois qu'il pleut à l'heure de la "pause clope".

Une ambulance était arrêtée sur le trottoir à quelques mètres du groupe. Les allers-retours des soignants du service entre le batiment et le véhicule nous ont rapidement fait comprendre que celui avec qui nous avions vécu au quotidien pendant envirion deux semaines y était enfermé, sans doute endormi, afin d'être emmené aux urgences, puis ailleurs, on ne savait pas où.

 

Cette dernière semaine comptait huit départs. Plus de la moitié du groupe, c'est énorme. Celui-ci fût le plus difficile accepter, car le premier départ à n'êter pas décidé suite à une apparente amélioration de l'état psychique du jeune. Bien au contraire. J'espère sincèrement qu'il s'en sortira le plus vite possible, sans trop d'obstacle. Il me manque, celà fait à peinde une demi-journée. Comme quoi, vivre 24h/7 avec quelqu'un, ça créé des liens étonnamment forts.

D'autant plus lorsque nous sommes unis par une même douleur que nous cachions tous au "monde extérieur".

Personne n'est à l'abris d'une telle crise ici. Le patient avec lequel je flirtais a tenté de se pendre la veille... Ça peu paraître fou, mais ce genre de geste ne surprend personne dans un tel service, c'est presque normal...

 

_____

 

Vendredi 13, nous avons eu des nouvelles de notre camarade. Il a été transferé dans un service adapté, dans l'hôpital que nous redoutons tous, pour sa réputation de rendre fous les patients qui ne l'étaient pas encore assez.

 

Mais ce n'est pas tout. Au cours de la journée, j'ai senti la tension monter, jusqu'à me transformée en véritable pile électrique. Je marchais, sans m'arrêter, vite. très vite. Au cours d'un de mes nombreux allers-retours dans le couloir de l'hôpital, je crois mon petit protégé, celui avec qui je flirtais, celui qui m'avait fait craquer. Sa mine était défaite, son visage décomposé. Nous venions de décider ensemble de mettre fin à cette relation trop dangereuse compte tenu de notre fragilité mutuelle, avant que les dégât causés ne soient trop importants. Son regard noir contenanit une triste, violente et sombre rage.

J'ai tout de suite compris. je l'ai serré une dernière fois dans mes bras, lui ai fait un bisou dans le cou, et l'ai laissé rejoindre les ambulanciers qui l'attendaient. Lui aussi allait être transferé. j'ai vraiment peur pour lui, je me sens si coupable, j'espère qui me détestera, et qu'à partir de cette haine envers moi, il réussira à se reconstruire.

 

Les mains moites, la sensation que mon corps allait s'enflammer d'une minute à l'autre, la vision du décor qui se met à gonfler puis dégonfler, comme s'il respirait, comme s'il devenait vivant, les murs, le plafond, le sol, les canapés, tout devenait vivant. je continue donc mes aller-retours dans le couloir en accélérant le pas, m'arranchant les cheveux pour éviter à mes mains de frapper dans les murs. Personne ne pouvait intervenir.

À force d'insister, une infirmière a réussi à me faire accepter d'avaler un cachet qui a fini par m'assomer. J'ai quand même eu le temps de mettre le bazard dans la salle commune en laçant de toute mes forces tout ce qui me tombait sous la main... Une fois calmée physiquement, l'angoisse a augmenté. Toute la tension que je n'avais plus la force d'évacuer par les gestes s'accumulait dans mon crâne. je me suis alors recroquevillée autour de mes genoux, face contre le matelas du canapé, m'accrochant à un coussin que je maintenais appuyé sur ma tête, l'environemment devenant trop angoissant. Je me sentais si persécutée.... Une vraie autruche.

 

Je ne me suis jamais réellement calmée, mais la fatigue a fini par prendre le deussus, je me suis endormie, rapidement. Sans somnifère, pour la première fois depuis une quinziane de jours.

 

_____

 

Bon, marre de décrire chaque journée, c'est trop long, et ça se répète, mais un évènement nous a tous donné le sourire l'autre jour. Alors que nous sortions sous le porche lors de la puse clope, quelqu'un nous y attendait. Le grand frère du service, qui avait quitté l'établissement loprs d'une crise était là, souriant, plein de projets, bref, c'était super de le voir là.

_____

 

Les jours ont passés, plus ou moins semblables, jusqueà la fermeture du service, où j'ai été transferée en psychiatrie adulte à l'EPSM Etienne Gourmelen.

 

_____


J'arrive dans le service, fermé de partout. Je dépose mes affaires en chambre - ma chambre est juste à côté de la chambre d'isolement - et sors fumer une clope, en essayant de discuter avec des patients qui ont l'air plutôt normaux.

Un homme arrive, et tombe raide. Crise d'épilepsie. Ça met tout de suite dans l'ambiance...

Des cris, des coups violents dans les portes, des phrases incompréhensibles, d'autres répétées au ralenti, des menaces injustifiées, voilà le quotidien à l'hôpital psychiatrique. Heureusement que j'ai pu nouer quelques liens avec des patiens "normaux".

Il y a une femme qui parle aux oiseaux en leur jettant des peaux d'oranges, avant d'aller se cacher derrière les bancs. Un autre patient qui nous pousse à l'extérieur, lorsque que nous sommes déjà à l'extérieur. C'est vraiment étrange comme ambiance, exactement comme dans les films. Il y a aussi ces gens, enfermés dans leur chambre, voir attachés au lit qui geulent comme de douleur, et qui, quand ils le peuvent, frappent la porte à longueur de journée.

Un jour, dans le couloir de l'hôpital, je croise une patiente. À ma vue, ellle se lève, et d'une voix rauque laissant devier l'encombrement monumental de ses bronches me demande : "Vous pouvez m'aider s'il vous plait ?" Je n'ai pas répondu, j'ai préféré attendre. D'un geste parfaitement naturel, elle baisse son pantalon et sa culotte en marmonant "J'arrive pas à la mettre." Je lui répond interloquée d'aller faire ça ailleurs que dans le couloir, dans sa chambre par exemple.

Elle plonge sa main derrière son dos, atteint l'arrière de sa culotte, en extirpe une serviette hygiénique, et esquissant un sourire de satisfaction me dit "Ça y est, merci...".

Je crois que le pire dans cette histoire, c'est que dans le contexte, cette scène m'a parru presque normale...

 


-->Pilule; Damien Saez

Commentaires (16)

Anonyme le 08/08/2012

aaaaah Gourmelen, au carrefour de la prison, de l'asile, de l'hôpital, de la maison de repos, du centre de rétention, et bien d'autres choses encore. Un endroit où tu as droit à ton rasoir dix minutes avant d'aller le rendre à l'infirmière, un endroit où ton placard est fermé à clés et où tu dois demander à l'ouvrir le matin, pour avoir un t shirt propre.
Un endroit où la normalité cède la place à l'anormalité qui de ce fait paraît normale.
Un endroit où l'on croise de tout, des schyzos, des paranoïaques, des névrosés, des psychotiques, des hystériques et j'en passe. Et surtout, un endroit hors du temps et de l'espace, où les journées durent des siècles, où l'ennui règne et où le simple fait de changer de chaise met de l'animation...

ps: ne croyez pas que je sois nostalgique
http://deslarmesdanslapluie.centerblog.net


auto-mutilation le 08/08/2012
Ah, toi aussi tu changeais de chaise pour tuer l'ennui... C'est fou, je crois qu'on a tous les mêmes distractions dans ce genre de situation...
Enfin, j'avais de la chance, dans mon service, on avait une salle avec des jeux de société, alors j'allais entre la télé, le yam, et les cartes.
Enfin, j'avais de la chance, ils avaient perdu la clef de mon placard, du coup, je pouvais me servir dedans quand je voulais.
http://auto-mutilation.centerblog.net


Anonyme le 08/08/2012
moi j'ai découvert la salle avec les jeux la veille de mon départ...
mon jeu était d'essayer de deviner ce que les patients avaient fait pour arriver là...
http://deslarmesdanslapluie.centerblog.net


auto-mutilation le 08/08/2012
Oh oui, moi je le leur demandait quand je les sentais prêts à répondre, c'était assez drôle en général...
http://auto-mutilation.centerblog.net


lea le 31/10/2012
j'ai peur depuis quelque mois sa va pas je veux mourir je fait de l'anorexie,je me mutile,pleure,seche,fume de tout quoi mais je peux rien dire a personne alors je m'issole que faire je veux trouver quelqu'un !!!
Si quelqu'un peut m'aider j'ai un blog sur skyrock : lili228 merci beaucoup


auto-mutilation le 01/11/2012
J'aimerai pouvoir t'aider mais je ne sais pas comment...
http://auto-mutilation.centerblog.net


lea le 01/11/2012
Merci quand même alors continue bon courage bisous !!!


auto-mutilation le 01/11/2012
Bon courage à toi aussi, bisous !
http://auto-mutilation.centerblog.net


Natacha le 02/07/2013
Salut ... J'ai recommencer à me mutiler ! Sa me fait du bien ! J'aime voir mon sang couler ( comme toi ) :/ mais je n'es pas envie de le faire mais je n'arrive pas à me retenir , je suis obliger de voir mon sang couler pour que sa aille mieux :/ j'en parle pas a ma famille ! Je pas envie ( je lui avait dit quand j'avais commencer : il y a 6 mois mais j'ai pas envié de la faute souffrir ( ma maman ) ! ) la vie c'est vraiment dur !
http://Natachagraver.centerblog.net


Maya le 15/03/2014
Je lis ton blog depuis un heure, je le trouve tellement touchant !
Ma soeur tombe peu à peu dans la mutilation, je ne sais plus quoi faire?
J'espère que ca va mieux pour toi, en esperant faire connaissance, des bisous !


auto-mutilation le 10/02/2015
Je remet ci-dessous le lien de la suite du blog. Merci de me suivre.
http://mal-etre.centerblog.net


auto-mutilation le 10/02/2015
Je remet ci-dessous le lien de la suite du blog. Merci de me suivre.
http://mal-etre.centerblog.net


gaelle le 11/02/2015
Tu ma touché réellement car moi aussi je me mutile je suis attiré par le sang et sa devient grave mes amis le comprenne pas.


mal-etre le 11/02/2015
Les personnes qui ne le font pas ne veulent même pas comprendre. Combien de fois j'ai entendu le fameux "T'es trop conne de faire ça, ça sert à rien, et en plus, ça risque de faire des cicatrices qui vont rester"...
http://mal-etre.centerblog.net


Kay le 01/08/2016
Je suis DUVAL


Auto mutilation le 14/01/2017
La suite du blog ici : http://mal-etre.centerblog.net/
http://http://www.mal-etre.centerblog.net


Ecrire un commentaire